Le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) a récemment dévoilé son programme d’actions pour la période 2024-2028, ambitionnant de relever les principaux défis de développement économique et social du pays. Ce programme repose sur 6 piliers stratégiques.
1. Créer plus d’emplois et protéger le pouvoir d’achat:
Bien que l’objectif de créer 7,5 millions d’emplois en 5 ans soit louable, celui-ci semble insuffisant compte tenu du taux de chômage élevé de 80% et de la forte croissance démographique dépassant 100 millions d’habitants. Des pays émergents comme le Vietnam ou l’Inde ont su créer des conditions favorables à l’entrepreneuriat en réduisant la pression fiscale et en développant des infrastructures, permettant ainsi la création de millions d’emplois. La RDC devrait s’inspirer de ces modèles réussis en mettant l’accent sur un climat des affaires attractif, la formation professionnelle et le soutien aux start-ups.
2. Protéger le territoire national et sécuriser les personnes et leurs biens
Le renforcement des effectifs militaires est une mesure importante, mais le budget alloué de 18,6 milliards de dollars sur 5 ans semble insuffisant. Pour être une véritable puissance militaire, la RDC devrait viser un effectif d’au moins 10 millions de militaires, bien formés, équipés et rémunérés de manière compétitive (900$ par mois minimum). Je propose que le 18,6millilars soit juste orienter dans le payement de nos militaires, cela permettrait d’assurer une sécurité optimale du territoire et de la population. Le gouvernement devrait également créer un département de collaboration étroite entre l’armée et la communauté scientifique congolaise afin de bénéficier de leurs expertises.
3. Aménager le territoire national en vue d’une connectivité maximale
La priorité accordée au développement des infrastructures routières, ferroviaires et aéroportuaires est pertinente pour assurer une meilleure intégration du territoire national. Cependant, certains projets essentiels comme la route Bukavu-Uvira-Fizi-Tanganyika ou la création d’un aéroport international dans la province du Sud-Kivu devraient être ajoutés, connecter le pays de l’ouest à l’Est, du Nord au Sud. Parallèlement, l’implantation d’un réseau d’académies des sciences, des mathématiques et de l’intelligence artificielle dans chaque ancienne province serait un levier crucial pour former les compétences technologiques dont le pays a cruellement besoin.
4. Garantir l’accès aux services de base : eau, électricité, éducation et santé
Bien que l’objectif d’améliorer l’accès à l’eau, l’électricité, l’éducation et la santé soit pertinent, certains aspects méritent d’être renforcés. Il faudrait notamment construire de nouvelles centrales électriques et usines de traitement d’eau pour répondre à la forte croissance démographique urbaine, revaloriser significativement les salaires des enseignants et du personnel de santé, et développer une offre de restauration scolaire pour permettre à tous les élèves d’étudier dans de bonnes conditions. Enfin, la création d’écoles de football modernes devrait compléter l’offre d’infrastructures sportives.
5. Renforcer l’efficacité des services publics
La réforme de l’administration publique est une priorité essentielle. Elle devrait s’accompagner d’une stratégie ambitieuse de communication et de promotion de l’image de la RDC à l’international, afin de mieux faire connaître les réalités et les opportunités du pays.
6. Gérer durablement et de manière responsable l’écosystème face aux changements climatiques
En tant que pays abritant la deuxième plus grande forêt tropicale au monde, la RDC devrait tirer parti de son rôle de solution face aux changements climatiques pour obtenir des compensations financières auprès des pays pollueurs. Cela lui permettrait de disposer de ressources supplémentaires pour financer son développement durable.
Le programme d’actions 2024-2028 du gouvernement congolais comporte des orientations ambitieuses et pertinentes. Cependant, certains ajustements et investissements supplémentaires seraient nécessaires pour en assurer la faisabilité et l’impact durable sur le développement économique et social du pays. La RDC dispose d’atouts majeurs pour réussir sa transformation, à condition de s’inspirer des expériences réussies d’autres pays émergents.