Ituri : Lancement de la 36e Édition de la Journée Mondiale de Lutte contre le VIH/SIDA, 337 personnes testées positives de SIDA en deux mois et 314 homosexuels identifiés ✍🏼 Par Shabdina
Le jeudi 19 décembre 2024, la province de l’Ituri a célébré la 36e édition de la Journée Mondiale de la Lutte contre le VIH/SIDA, un événement marquant organisé par le Programme National Multisectoriel de Lutte contre le VIH/SIDA (PNMLS) avec l’appui de l’ONU/SIDA, sous le haut patronage du Gouverneur Militaire Lt. Gen. Johnny Luboya Kashama.
Le thème international de cette année, « Suivons le chemin de droit », et le thème national, « Ensemble pour le renforcement du leadership de la communauté pour vaincre le VIH/SIDA d’ici 2030 » , soulignent l’importance d’un cadre inclusif qui met les droits humains au centre des actions de lutte contre le VIH.
Le sous-thème de cette célébration, « Les droits humains au centre et les communautés à la tête », met en évidence le rôle fondamental des communautés dans la gestion de la pandémie et la nécessité de garantir l’accès aux soins et traitements pour tous, sans discrimination.
Dans son discours, le Dr Roger Budju, Coordonnateur Provincial du PNLS, a présenté un état des lieux préoccupant de la prévalence du VIH/SIDA dans la province. Selon lui, la ville de Bunia, avec un taux de prévalence de 7,1% en 2024, se situe en tête, suivie des territoires de Mambasa (5,5%), Aru (5,45%), Djugu (5,29%), Mahagi (4,5%) et Irumu (2,6%).Il a également révélé que, grâce à la collaboration avec l’Union Congolaise des Personnes Vivant avec le VIH/SIDA (UCOP), 337 nouvelles personnes vivant avec le VIH ont été identifiées en seulement deux mois dans le site des déplacés de la zone de santé de Nizi, en Ituri, dont 100 ont malheureusement interrompu leur traitement antirétroviral (TARV).
Ces chiffres témoignent des défis énormes auxquels sont confrontées les populations vulnérables dans la province, notamment les prostituées, les homosexuels, les transgenres, les prisonniers, et les utilisateurs de drogues injectables.
Le Dr. Budju a insisté sur l’importance de ne pas négliger ces groupes dans la lutte contre le VIH/SIDA, soulignant que la province de l’Ituri compte actuellement 314 homosexuels, 414 transgenres, et 518 travailleurs du sexe. La lutte contre le VIH doit être globale et inclusive, afin de protéger les droits de tous, sans distinction.
Lors de cette cérémonie, le Chef de bureau de la MONUSCO en Ituri, Josua Obatt, a lu le message du Secrétaire Général de l’ONU, António Guterres, qui a rappelé que la fin du SIDA d’ici 2030 est possible si les barrières à l’accès aux soins et à la prévention sont levées.Selon M. Guterres, chaque 25 secondes, une personne est infectée par le VIH dans le monde, et un quart des personnes vivant avec le VIH n’ont pas accès aux traitements qui pourraient leur sauver la vie.
Environ 42,3 millions de personnes sont décédées des suites du SIDA depuis 1980, mais l’ONU est convaincue qu’une victoire contre cette pandémie est possible si les droits de chaque individu sont protégés partout dans le monde.Madame Jeanne Alasha, conseillère du Gouverneur Militaire en charge de la santé, a officiellement lancé la célébration au nom de ce dernier.
Dans son discours, elle a insisté sur la nécessité de promouvoir la tolérance et l’acceptation pour toutes et tous, afin de vaincre ensemble le VIH/SIDA.Elle a également souligné l’importance de la paix et de la cohabitation, des éléments essentiels pour renforcer la lutte contre cette pandémie.
Il sied de noter que, la célébration de cette journée a été un appel fort à l’unité, à la protection des droits humains, et à un engagement collectif pour éradiquer le VIH/SIDA d’ici 2030.
Le rôle des communautés locales, ainsi que le respect des droits fondamentaux, restent au cœur de cette lutte mondiale.
