Déplacés internes de Mukambo et Djukoth, Territoire de Mahagi en Province de l’Ituri: Master ès Arts en Humanisme et réponse aux conflits au Kenya,Pasteur Pacifique Ukok appelle à des solutions durables face à la misère.
En Ituri, la vie des déplacés internes ressemble à une longue descente aux enfers. à Mahagi, la situation est inquiétante notamment dans les chefferies de Mukambo et Djukoth. Des milliers de familles s’entassent dans des camps improvisés depuis plus de deux décennies.
Selon un rapport issu du mémoire du Pasteur Pacifique Ukok, soutenu à HEART Bible International University, « beaucoup de familles vivent dans des écoles publiques, forcées de quitter les salles de classe pendant les heures de cours.»
À Draju, Dabu, Awasi, Gengere ou encore Ramogi, précise l’auteur, l’image est la même : des abris de fortune, un accès quasi inexistant aux soins de santé, et des enfants privés d’éducation.
«Les médicaments et infrastructures médicales sont quasi inexistants », révèle le rapport, soulignant que les familles sont livrées à elles-mêmes face à des épidémies et maladies évitables.
Une aide humanitaire insuffisante face aux besoins croissants
Les ONG, bien que présentes sur le terrain, peinent à répondre aux attentes. Si le Programme Alimentaire Mondial (PAM) a pu fournir des aides financières aux déplacés ces derniers mois, cette initiative prendra fin en décembre 2024, menaçant de précipiter des milliers de familles dans une misère encore plus profonde.
Par ailleurs, les organisations humanitaires souffrent d’un manque de coordination. «L’évaluation incorrecte du nombre de bénéficiaires entraîne une distribution inadéquate des ressources », explique le document.
À cela s’ajoute un faible engagement des communautés locales, réduisant l’impact des initiatives. Malgré tout, certaines actions, comme les soins gratuits pour les femmes enceintes et la construction de points d’eau potable par Oxfam, ont eu des retombées positives.
Communautés locales : entre solidarité et tensions
L’arrivée massive des déplacés a aussi bouleversé les communautés locales. Si certains habitants bénéficient d’opportunités d’emploi grâce aux ONG, d’autres se plaignent d’une flambée des prix des denrées de base et des loyers. «L’afflux des déplacés internes a entraîné une précarité accrue pour de nombreuses familles locales», souligne le pasteur.
Pour les déplacés, la seule issue reste la paix. «La fin des conflits est considérée comme la seule solution permettant aux familles de retourner dans leurs régions d’origine», insistent leurs représentants.
Un appel à la mobilisation générale
Face à cette crise qui s’aggrave, les recommandations ne manquent pas : stabilisation de l’aide humanitaire, implication des communautés locales, et surtout, un engagement fort pour mettre fin aux violences. «Cette crise appelle à des actions concrètes et coordonnées pour redonner dignité, espoir et stabilité à des milliers de personnes affectées», conclut le mémoire du Pasteur Ukok.
Mahagi, territoire déjà meurtrie par des décennies de conflits, ne peut plus attendre. Les déplacés, leurs familles et les communautés locales appellent à une réponse urgente pour éviter un drame humanitaire encore plus profond.
Pour votre gouverne, le Pasteur Pacifique Ukok a consacré son mémoire de Master en Humanisme et Réponse aux Conflits, soutenu à HEART Bible International University, à l’analyse des effets de l’aide humanitaire dans le nord-est de la RDC. Son étude s’est focalisée sur les chefferies de Mukambo et Djukoth, situées dans le territoire de Mahagi, en Ituri, une région marquée par des conflits récurrents depuis 1999.
Eliézer Pithua
